UNE MISS FRANCE MISE EN EXAMEN POUR LES BIENS MAL ACQUIS AVEC UN CHEF D’ÉTAT AFRICAIN
Sonia Rolland, Miss France 2000, a été mise en examen ce lundi par un juge d’instruction parisien pour « recel de détournement de fonds publics, de corruption et d’abus de biens sociaux » dans le cadre de l’affaire des « biens mal acquis », rapportent nos confrères du Parisien
L’affaire dite des « biens mal acquis » dure depuis près de quinze ans. L’ancien président gabonais Omar Bongo, décédé en 2009, est soupçonné, comme d’autres chefs d’Etats africains, de s’être enrichi en détournant une partie des caisses de leurs Etats et en profitant d’un système d’achat occulte entre autres activités illicites.
Après sa victoire au concours Miss France, Sonia Rolland a rencontré la famille Bongo à plusieurs reprises, notamment dans le cadre d’un projet de création d’un concours de beauté Miss Gabon. La femme d’Omar Bongo lui aurait indiqué qu’elle recevrait un cadeau.
Concrètement, Sonia Rolland a été mise en examen pour recel de détournement de fonds publics, de corruption et d’abus de biens sociaux, détaille le quotidien. Tout aurait commencé en 2003, lorsque la jeune femme reçoit un coup de fil de ce notaire, qui lui apprend qu’elle a reçu une donation à 75% d’une société civile immobilière qui possède l’appartement parisien, acheté sur plan et livré en 2006. Les 25% restants appartiennent à l’aide de camp d’Omar Bongo.
Face à la police, Sonia Rolland aurait expliqué en janvier 2022 ne pas s’être posé de questions concernant la manière dont était financé ce cadeau. Son avocat, Me Morel explique qu' »à aucun moment elle n’a eu connaissance de l’origine des fonds, ni du montage financier, elle a fait entièrement confiance au notaire. Sonia Rolland est sereine et ne doute pas qu’elle sera mise hors de cause à l’issue de l’instruction ».
L’accusation estime que la jeune femme, alors âgée de 22 ans au moment des faits, aurait dû savoir comment avait été acquis ce bien frauduleux. Cependant, elle refuse de rendre cet appartement qui pour elle, lui revient de droit.
Dans ce dossier des biens mal acquis, outre les enfants Bongo, sont aussi poursuivies la BNP Paribas et quatorze autres personnes physiques dont des membres de la famille du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs Français parmi lesquels un avocat, un notaire, une gérante de société civile immobilière (SCI), etc.
La valeur de l’ensemble du patrimoine “financée par Omar Bongo (…) est estimée à au moins 85 millions d’euros”, a-t-il été estimé: hôtel particulier à Paris, villa à Nice, immeubles ou appartements dans les beaux quartiers, véhicules de luxe, etc.