UNE NOUVELLE VIDÉO DES MILITAIRES CAMEROUNAIS QUI EXÉCUTENT UNE DIZAINE DE PERSONNES
À peine le gouvernement camerounais vient de reconnaître que ce sont bien les éléments de son armée républicaine qui sont auteur de l’exécution sommaire de deux mamans avec leurs enfant qu’une autre vidéo choquante apparaît avec des militaires camerounais montrant une cruauté insoutenable.
Dans cette nouvelle vidéo apparaissent des hommes avec des armes et portant l’uniforme de l’armée camerounaise, entrain d’exécuter une dizaine de personnes désarmées et en civils.
Selon un communiqué d’Amnesty International publié le 10 août 2018, cette vidéo, tournée avant 2016, confirme les témoignages d’exécutions extra-judiciaires commises par les forces de l’ordre dans le village d’Achigachia dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Amnesty International décrit la scène: » Des hommes armés qui tirent avec des armes automatiques sur des personnes face contre terre ou assises contre un mur ». Pour l’ONG, il n’y a pas de doute que ce soient les soldats camerounais qui sont en action sur cette vidéo: « Voici encore des preuves plus crédibles à l’appui des allégations selon lesquelles les forces armées camerounaises auraient commis de graves crimes contre des civils et nous demandons une enquête immédiate, approfondie et impartiale. Les responsables présumés de ces actes odieux doivent être traduits en justice « .
Dans une interview à RFI, Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le lac Tchad à Amnesty International, déclare que l’organisation a déjà bien analysé cette vidéo et a pu découvrir qu’elle a été tournée dans la ville d’Achigachia. Ce massacre odieux de civils aurait eu lieu en janvier 2015. » Nous pensons qu’une opération militaire avait été lancée pour récupérer les corps de soldats qui avaient été tués par Boko Haram fin décembre 2014. Et quand les militaires sont entrés dans Achigachia, ils ont également exercé des représailles contre la population. Parmi eux, il y avait beaucoup de personnes âgées », ajoute-t-elle.
Amnesty International qui avait déjà poussé le président Paul Biya à ouvrir une enquête sur les deux mamans et leurs bébés assassiné, exige une nouvelle fois que les auteurs soient poursuivis par le régime: « Le gouvernement a annoncé que 7 soldats impliqués dans une autre vidéo d’exécutions extra-judiciaires ont été arrêtés. C’est une première étape que nous saluons. Toutefois, si les autorités ne veulent pas prendre ce problème à la légère, nous leur demandons de prendre en compte l’ensemble des abus systématiques de l’armée camerounaise ».
Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Camerounais qui s’était précipité à déclarer que la première vidéo était » un fake news » , prétend qu’il n’a pas encore vu cette horrible vidéo qui fait pourtant le tour des réseaux sociaux. Cependant, il assure que si des soldats camerounais sont impliqués dans des crimes, ils seront jugés . » armée au monde, quelle que soit la nation de laquelle elle est issue, ne peut prétendre être immunisée contre des dysfonctionnements et des écarts, car toute accusation levée contre les forces de défense et de sécurité du pays fait l’objet d’une enquête et d’une investigation sérieuse. Le chef de l’Etat n’accepte pas que quelques brebis galeuses, quelques soldats égarés puissent, par leur comportement inacceptable, porter atteinte à l’honneur, à la dignité, être attentatoires à l’armée camerounaise « , déclare le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Un coup dur pour le blanchiseur du régime qui continue à croire que ce sont les tentatives de déstabilisation du Cameroun par la diaspora et les organisations internationales.