UNE PRIME DE 5,5 MILLIONS DE FRANCS CFA OFFERTE À TOUTE PERSONNE QUI LIVRE UNE FEMME QUI AVORTE
La loi, signée en mai par le gouverneur républicain de l’Etat du Texas Greg Abbott, interdit d’interrompre toute grossesse une fois que les battements de cœur de l’embryon sont détectés, soit environ six semaines après les dernières règles, alors que la plupart des femmes ne savent même pas qu’elles sont enceintes.
Plus de 85% des avortements pratiqués jusqu’ici au Texas ont lieu après ce terme, selon les organisations de planning familial qui, depuis quelques jours ont commencé à orienter leurs patientes vers les Etats voisins.
Au Texas, une loi interdisant l’immense majorité des avortements est entrée en vigueur mercredi 1er septembre 2021. La haute juridiction, qui avait elle-même reconnu ce droit il y a près de 50 ans et que l’ancien président Donald Trump a solidement ancrée dans le conservatisme, n’a en effet toujours pas été tranché. Elle a été saisie en urgence, il y a deux jours, par les détracteurs du texte.
Pour des raisons de procédure, ce dispositif rend plus difficile l’intervention des tribunaux fédéraux qui ont refusé jusqu’ici de se saisir des recours contre la loi, a-t-on appris.
De leur côté, les défenseurs du droit à avorter ont donc dû s’adresser directement à la Cour suprême. Mais, contrairement à ses habitudes, la haute juridiction n’est pas intervenue à temps pour empêcher le texte d’entrer en vigueur.
Cette nouvelle loi sur l’avortement au Texas permet à chacun d’attaquer toutes les personnes impliquées dans un avortement, désormais illégal après six semaines de grossesse. La raison : le Texas offre 10 000 dollars à qui dénonce un avortement.
Le texte prévoit que les citoyens qui engageront des poursuites perçoivent au moins 10 000 dollars, soit l’équivalent de 5 millions 522 mille 384 francs CFA de “dédommagement” en cas de condamnation et obtiennent la fermeture des cliniques en cause.
Il encourage ainsi la population à dénoncer les contrevenants. Les citoyens sont encouragés à porter plainte au civil contre les organisations ou les personnes qui aideraient les femmes à avorter.
Selon un sondage de la chaîne NBC publié mercredi, 54 % des Américains estiment que l’avortement devrait être légal dans la majorité des cas et 42 % illégal.