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CARNAGE À BUEA: L’ADJOINT AU COMMISSAIRE DE POLICE ABATTU, LES TÊTES DES MILITAIRES EMPORTÉES

《L’audience de ce jour était de les encourager. Ils ont vaincu la peur, la torture. Torturer un chef, le passer à tabac, rien ne peut justifier ce comportement des terroristes. Ils ont franchi le seuil de la tolérance. Ils sont dans une aventure sans lendemain. Les terroristes n’auront jamais les moyens de combattre l’État 》, a déclaré le ministre camerounais de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, vendredi 3 août, après la libération de huit chefs traditionnels qui avaient été kidnappés au mois de juillet par les séparatistes anglophones dans la région du Sud Ouest, et dont un était mort en captivité.

Alors que le gouvernement tente de rassurer qu’il maîtrise la situation et que la victoire est proche, les violents combats ont repris le week-end  et se poursuivent encore cette nuit de dimanche  entre les forces de sécurité et les groupes armés qui se réclament de l’Ambazonie.

Selon des sources concordantes et les photos faisant foi,  le commissaire adjoint de sécurité publique de Buea- sur la photo ci-dessus-  a été assassiné  par des individus lourdement  armés. À Limbé, le commandant de Compagnie aurait perdu sa main, suite  à l’explosion d’une grenade.

Déjà  la nuit de samedi à dimanche 5 août, la brigade d’Echou vers Wum, dans la région du Nord-Ouest et chef-lieu du département du Menchum avait subi les attaques des groupes sécessionnistes qui auraient tué  les éléments des forces de défense en poste. Parmi les militaires assassinés , deux têtes ont été tranchées  et emportées. Des policiers et civils tués. Des corps déchiquetés et de nombreux blessés graves. Un carnage dont les images sont insoutenables. Le sous-préfet de Mechum Valley a été enlevé dans son véhicule de service.  Les localités de Tombel et Wum ont été presque  vidées de leurs habitants .

À Bamenda, Pascal Bissou, formateur des forces de défense, a été abattu. Sa femme et ses enfants qui ont bénéficié de l’indulgence des assassins, sont en pleurs et plongés dans la peur. C’est la loi du Talion: oeil pour oeil, dent pour dent. À chaque attaque de l’armée camerounaise, la réplique des sécessionnistes est fulgurante. Et vice versa. Le 25 mai 2018, les affrontements entre les forces de défense et les sécessionnistes ont fait 27 morts dans le village de Menka, dans la région du Nord-ouest. Plus de 160 000 personnes ont abandonné leurs maisons pour se réfugier en brousse, 30 000 ont réussi à traverser au Nigéria, et 95% d’entre elles n’ont à manger que pour quelques jours, selon ‘ Caritas internationalis, une confédération qui réunit 160 associations. Rien que dans le diocèse de Mamfé, Caritas avait enregistré 45000 personnes victimes de cette guerre, dont les orphelins, les enfants vulnérables, au mois de juin dernier.

《 L’armée comme les séparatistes commet des exactions. Mais les militaires font pire que le camp d’en face et refusent qu’on en parle 》, soutient Blaise Chamango, directeur de l’ONG Human Is Right. Le général Melingui lui-même avait avoué: 《 nous ne brûlons que les maisons où on découvre des armes 》. La guerre est donc loin d’être gagnée ou terminée. La situation devient très grave et incontrôlable. Qu’importe! Paul Biya, chef des Armées couché dans son bunker avec ses enfants, cousins et neveux , continue à envoyer les fils des autres aller s’entretuer. Comme le disait Boris Vian: 《Le jour où personne ne reviendra d’une guerre, c’est qu’elle aura été bien faite》.

J.  RÉMY NGONO

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