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VOICI CE QUE REDOUTENT LA FRANCE ET LE CLAN BIYA EN CAS D’INDÉPENDANCE DES RÉGIONS ANGLOPHONES

Par Michel Biem Tong, journaliste web exilé

Il est étonnant de voir que ce soit des camerounais victimes de la gouvernance chaotique et catastrophique de Paul Biya et de son clan mafieux qui s’élèvent contre la volonté des Anglophones de restaurer le Southern Cameroons/Ambazonia dont l’indépendance a été adoptée par l’ONU le 21 avril 1961 et sa date fixée au 1er octobre 1961. Pourtant, si d’aventure, le Southern Cameroons/Ambazonia venait à être proclamé comme Etat (comme certains signes précurseurs venant des USA et de l’Angleterre le laissent croire), le Camerounais lambda n’aurait rien à perdre. Au contraire !

Si le Southern Cameroons venait à être rétabli comme Etat à part entière et qu’une politique de libre échange y est mise en place avec la République du Cameroun, les bayam sellam (acheteuses-revendeuses) et autres commerçants qui opèrent à Mbanga par exemple, n’aurait pas de problèmes à continuer à se rendre à Kumba par train pour se ravitailler en vivres. Les jeunes bacheliers de Yaoundé, Douala, Nkongsamba ou Bafoussam vont venir sans problèmes à Buea ou à Bamenda continuer leurs études dans les universités. Des Camerounais pourraient aisément se rendre en « Ambazonie » pour y chercher de l’emploi et en trouver un pour lequel ils seront bien rémunérés. Comme d’ailleurs dans tous les autres pays africains de tradition anglo-saxonne. Le bas peuple du Cameroun n’a donc rien à perdre au cas où le Southern Cameroons/Ambazonia venait à être restauré. Ceux qui auront à perdre c’est (1) La France (2) le clan Biya et (3) les élites anglophones.

Si la France manœuvre depuis la fin des années 1950 pour que la République du Cameroun (ex-Cameroun oriental français) annexe le Southern Cameroons et assimile le peuple anglophone, c’est pour piller les richesses du sol et du sous-sol de ce territoire avec opacité. Voilà pourquoi d’après un article du site d’informations français Médiapart publié le 19 septembre dernier, la France fournit du matériel de guerre à l’armée camerounaise, notamment au Bataillon d’intervention rapide (BIR), unité d’élite de l’armée camerounaise responsable du massacre d’une dizaine de millers de civils, de l’incendie d’une centaine de villages ainsi que des édifices publics, dans le Cameroun anglophone. Si le Southern Cameroons (nord-ouest et sud-ouest anglophone) redevient un Etat souverain, les compagnies françaises telles que Total n’exploiteront plus du pétrole comme ils le font dans cette zone.

Le clan Biya est également le plus grand perdant en cas de restauration du Southern Cameroons. Finie l’utilisation des revenus du pétrole par Paul Biya et sa famille pour financer des sectes, pour corrompre des opposants récalcitrants, pour mener grand train, pour permettre à Brenda Biya de voyager sur Dubaï, Paris et autres afin de dilapider des centaines de millions de FCFA dans les boites de nuit. Finies également les virées de Chantal Biya en Suisse en jet privé pour se faire coiffer. Finis également les financements pour l’armée dont le BIR (cette force terroriste est financée sur le budget de la Société nationale des hydrocarbures).

Les élites anglophones seront également les plus grandes perdantes en cas de proclamation de l’Etat de l’ « Ambazonie ». Notamment des hommes d’affaires tels que Nfon Victor Mukete, Chief Tabetandoh qui, avec une nouvelle politique mise en place, ne se permettront plus de surexploiter les populations locales pour leurs intérêts égoïstes. Voilà pourquoi Nfon Mukete a été obligé de mentir lors du grand dialogue national le 3 octobre dernier en déclarant que le nord-ouest et le sud-ouest anglophone n’ont jamais formé une entité territoriale même sous l’empire britannique. Voilà pourquoi Chief Tabetando, homme d’affaires opérant dans le trading pétrolier, a été obligé, au cours d’une rencontre de l’élite de la Manyu (sud-ouest anglophone)à Mamfe ce vendredi 22 novembre, à se mettre à genoux pour demander aux groupes armés séparatistes de déposer les armes.Sans compter cette élite politique anglophone titulaire de concessions dans les grandes plantations telles que Pamol, CDC qui perdront de gros avantages avec l’autonomisation du peuple anglophone.

En un mot comme en mille, c’est une poignée de personnes qui a confisqué le droit de disposer de lui-même de tout un peuple, de générations en générations, juste pour ses intérêts mafieux. Pour ce faire, elle est prête à massacrer, torturer, violer, brûler, emprisonner, créer des bandes armées parallèles pour diaboliser le camp des indépendantistes anglophones, corrompre aussi bien les hommes politiques que les universitaires, les cyber-activistes et les journalistes pour imposer son point de vue sur la question, à coups de manipulation de l’opinion publique, etc.

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