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VOICI POURQUOI LA FRANCE A SOUTENU SENGHOR AU SÉNÉGAL ET A FAIT ASSASSINER SYLVANUS OLYMPIO AU TOGO

Suivant le plan du président français De Gaulle et de Jacques Foccart, fondateur de la Francafrique, c’est sous le joug économique, militaire et culturel de la France que les anciennes colonies devaient accéder à l’indépendance. Sylvanus Olympio ne correspondait absolument pas au profil de l’homme qui se soumettrait à ce nouvel ordre. Il était un Africain et Togolais fier, avec des origines brésilienne et nigériane, avait été éduqué en anglais et en allemand, était marié à une togolaise de père germano-polonais, et avait des affinités avec les Américains. Il était à l’opposé des présidents Léon Mba du Gabon ou Senghor du Sénégal qui étaient admiratifs de la France. Olympio était tout sauf subjugué par la France.

La France le sabote sans cesse et truque les élections pour donner l’avantage au parti PTP de Pedro Olympio et Nicolas Grunitzky, respectivement cousin et beau-frère de Sylvanus Olympio. En 1956 le Togo britannique choisit par référendum de s’unir au Ghana actuel. Le rêve de réunification vole en éclat. Olympio perd la partie du Togo dont il est originaire. Cette décision empoisonnera pour toujours ses relations avec Kwame Nkrumah. Olympio s’opposera quasi systématiquement au président ghanéen, voyant dans l’ambition continentale de celui-ci une tentative de domination.

En 1946, prenant le vent indépendantiste qui balaie l’Afrique, le CUT devient officiellement un parti politique et rafle les élections les unes après les autres. Mandatés par les Ewé des deux Togo, Sylvanus Olympio se rend à l’ONU chaque année plaider la réunification du pays. Sous la pression de la France, Unilever le mute à Paris, où sommé par son employeur de choisir entre la politique et sa carrière, il démissionne pour servir le Togo.

Le 13 janvier 1963, le Président élu du Togo, docteur Sylvanus Olympio, est assassiné . Étienne Eyadema Gngassingbe , un ancien soldat sans- grade de l’armée coloniale française, revendique être l’auteur de cette barbarie qu’il décrit avec un appétit de zombie : 《j’ai tiré moi- même trois balles sur Olympio, à la poitrine et à l’abdomen, j’ai coupé les veines, j’ai tailladé sa cuisse pour me rassurer qu’il était mort, comme je faisais lorsque j’ai été envoyé à la guerre d’Algérie 》.

En fait, ce fauve Eyadema qui se félicite de son épopée nauséeuse , a été téléguidé par l’ambassadeur français Henri Mazoyer, qui a été informé par son collègue américain que le Président Olympio se cachait dans une voiture, dans la cour de l’ambassade américaine au Togo. Eyadema, le couillon de service qui avait fui les bancs au cours préparatoire pour aller faire la lutte traditionnelle, avait été recruté par l’armée coloniale française rien que pour ses talents de meurtrier. L’ énergumène fut donc chargé de se débarrasser du Président Olympio qui avait décidé de se débarrasser du franc CFA et créer la monnaie togolaise le 15 janvier 1963.

Après avoir exécuté sa mission ce fatidique  13 janvier 1963, le King Kong togolais a encore commis un autre putsch  le 13 janvier 1967. Autoproclame lieutenant – colonel, Eyadema cumule les fonctions de Président de la République, chef du gouvernement et ministre de la Défense. Autoritaire et sanguinaire, il exécute des centaines de personnes qu’il jette dans la mer. 37 ans, 9 mois, 21 jours de règne dans la terreur, mais Eyadema reçoit tous les honneurs au palais de l’ Élysée où chaque Président l’appelle affectueusement  » grand ami de la France « .

Quand ce diable qui voulait aller au ciel par avion est renvoyé en enfer par Dieu le 5 février 2005, au lieu que ce soit le président de l’ Assemblée Nationale qui prenne la succession comme l’exige la constitution, c’est plutôt le rejeton du démon, Faure Gngassingbe  qui arrache la succession. Voilà donc le Togo dans la continuité de la malédiction.

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