VOICI POURQUOI LES FOOTBALLEURS SONT OBLIGÉS D’ESCALADER LES MURS DES STADES AU BÉNIN
La pratique devient persistante et est en train de faire école dans le championnat national de football de Ligue 1 au Bénin. Les clubs visiteurs, pour déjouer l’aspect mystique de leurs adversaires qui les accueillent sur leurs propres installations, sont obligés de raser les murs du stade pour monter sur le terrain. Une pratique qui prend d’ampleur dans le championnat national de football au Bénin qu’il urge de décourager.
Si dans un passé proche, cela se passait en handball entre certains clubs du Zou, tel n’était pas le cas dans le milieu footballistique jusqu’au moment où, les Buffles du Borgou, dans le cadre de la 14e journée du championnat national de football de Ligue 1, dimanche 3 février 2019, rendaient visite au Dynamo d’Abomey sur le terrain de Za-Kpota. Ce jour-là, joueurs et membres du staff technique des Buffles avec à sa tête l’entraîneur Bruno Goudjo Adoula (pour donner l’exemple et montrer la voie à suivre) ont escaladé le mur pour atterrir à l’intérieur du stade. Au finish, le score était nul et vierge (0-0) alors que deux matches plus tôt, sur ce même stade, Dynamo avait infligé un (3-1) consécutif respectivement à l’Uss Kraké et à l’Asvo.
Coïncidence !? En tout cas, l’équipe d’Esae a opté pour la même pratique respectivement face encore à Dynamo d’Abomey qui s’est cette fois-ci incliné à domicile (0-1), puis face à Béké qui a été contraint au partage des points (1-1). Donc, une pratique fructueuse pour Esae. A cette allure, cette «invention» des Buffles pour échapper au supposé «gris-gris» ou «piège mystique» de l’équipe qui accueille sur son terrain est en train de prendre corps au niveau des autres équipes de Ligue 1. Certes, le vodoum ou le gris-gris est une réalité au Bénin. Mais ce n’est pas une raison pour s’adonner à cette pratique qui ne réussit souvent pas dans le football moderne. Car, si tel était le cas, le Bénin serait présent à toutes les éditions de Coupe d’Afrique des nations (Can) ou de Coupe du monde et même remporter le titres continentaux. «Si les pratiques occultes sont la solution, pourquoi l’Afrique championne en la matière ne gagne pas la Coupe du monde », s’interroge Sabin Loumèdjinon, journaliste sportif à la Nation. Et quand on aspire à être professionnel, il faut bannir cette pratique de prendre ou de raser le mur avant d’accéder sur un terrain adverse. Le ballon rond se joue sur un rectangle vert et quand on travaille, le résultat est toujours au bout de l’effort.
A cet effet, les responsables des clubs doivent conscientiser, staffs techniques et joueurs afin que cette pratique qui ternit l’image du Bénin et de son football à l’extérieur soit conjuguée au passé. De même, la Ligue de football au Bénin (Lfb), en commun accord avec la Fédération béninoise de football (Fébéfoot) doit sortir une note publique pour interdire aux clubs visiteurs l’escalade des murs des stades pour atterrir sur le terrain. Le football béninois n’a pas besoin d’un tel spectacle ou théâtre et il faut l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.
Source : Matin Libre