Afrique Monde

VOICI POURQUOI TOUTES LES STATISTIQUES PUBLIÉES SUR L’AFRIQUE PAR LES EXPERTS OCCIDENTAUX SONT FAUSSES

INTRODUCTION

Dans un article publié dans l’édition du samedi 28 septembre 2013, dans le quotidien américain The New-York Time avec le titre « How 5 countries could become 14 », comment 5 pays pourront bientôt devenir 14, le journaliste Robin Wright nous propose une analyse avec une nouvelle carte géographique avec des pays comme l’Arabie Saoudite qui s’éclatent en 5 pays, carte qui à première vue peut sembler de la science fiction. Mais lorsqu’on sait que depuis toujours, le maintient du continent africain au plus bas niveau de l’échelle semble la priorité des gouvernants occidentaux, lorsqu’on voit le triomphe que le président américain a manifesté pour avoir réussi à diviser le Soudan en deux pays, nous sommes dans la réalité douloureuse.

Et après l’attaque terroriste d’un supermarché à Nairobi au Kenya par des personnes se revendiquant de l’islamisme radical, on est en droit de se demander si dans un avenir proche, cette stratégie des guerres de religion pour déstabiliser l’Afrique, au fond ne vise pas à faire passer les 54 pays africains d’aujourd’hui à 150 pays, plus fragiles, plus pauvres et donc, plus corvéables.

Pour y arriver, on est passé par des dizaines d’années de mensonges sur l’Afrique, de publications récurrentes de fausses statistiques, toutes orientées à saper le moral des africains et leur rappeler au quotidien, qu’ils ne valent rien et qu’il n’y a pas d’autres solutions à leurs problèmes individuels que de fuir le continent, laissant ainsi le champ libre à toutes les forces tapies dans l’ombre qui veulent mettre la main sur 30 millions de km2 de sous-sol africain, sans rencontrer de fortes résistances. Mais comment peut-on fabriquer de fausses statistiques officielles ? C’est le thème de cette leçon.

Les relations internationales sont organisées sur la base de bluff, de mensonge, où plus un pays est en difficulté et plus il ment, bluffe et bombarde de faux chiffres pour faire croire qu’il déborde de santé. La quasi-totalité des chiffres qui sont fournis par les Nations pour informer le monde de l’état de l’économie, de la violence etc . sont faux, grossièrement faux, chacun cherchant à dire aux autres que c’est chez lui le paradis sur terre. Mais un seul acteur dans tout cela n’a pas compris à quel jeu on joue et pourquoi, laissant aux autres le soin de lui fournir ses chiffres et donc de l’utiliser comme souffre-douleur de toute la prairie. Cet acteur, c’est l’Afrique. Dans les pages qui suivent, nous allons d’abord voir le mensonge des chiffres des autres avant d’arriver à l’Afrique et expliquer comment et pourquoi la quasi-totalité des chiffres et des statistiques sur l’Afrique sont faux, très faux. Mais qui ont atteint leur but où les arbres mourants de l’Occident, grâce au bruit des faux chiffres ont réussi à se faire passer pour des îlots de santé économique et financière, alors que les plantes de la nouvelle forêt en germination de l’Afrique, dans leur silence sont passées pour celle qui étaient sur le point de mourir.

Lorsqu’en 1954, l’éditeur W. W. Norton reçoit sur sa table de lecture à New-York, un manuscrit comme tant d’autres, il ne peut se douter qu’il tient entre les mains un document révolutionnaire qui allait à jamais changer la perception que nous nous faisions d’une science, de la statistique et des chiffres. Et ce manuscrit s’intitulait : « How to Lie with Statistics » (Comment mentir avec des statistiques) d’un certain Darrell Huff. Ce livre sera traduit en plusieurs langues et utilisé par des millions d’étudiants de Sciences politiques et de sociologie du monde entier dans les année 60 et 70, pour comprendre les manipulations qu’on peut faire à partir des chiffres. Huff n’avait aucun diplôme en statistiques ou en mathématiques. Et son livre ne va contenir aucune technicité, aucune démonstration mathématique. Il était un simple journaliste attentif et dans son métier, il avait tout simplement compris comment les chiffres et les graphiques ne servaient pas à faire émerger la vérité des faits mais uniquement à consolider une pensée déjà émise, pour valider une messe déjà dite, une vérité construite pas très convaincante qu’on veut faire accepter facilement.

La quatrième de couverture du livre dit ceci : « Huff dans ce livre, part de l’utilisation erronée des moyennes, pour arriver à des problèmes d’échantillons biaisés, en passant par des présentations graphiques trompeuses ». Après le livre « Le Prince » de Machiavel, c’est en absolu le livre le plus lu des politiciens et des économistes en Occident, parce qu’ à la conclusion, l’auteur donne une série de recettes pour bien mentir avec les statistiques et surtout comment garder un esprit critique et se protéger des données manipulées, qui vous sont présentées par les adversaires et comment les réinterpréter au mieux.

(…)

COMMENT TOUS LES CHIFFRES SUR L’AFRIQUE SONT FAUX ?

Nous venons de voir que dans l’ensemble, les chiffres et les statistiques fournis par la quasi-totalité des pays dans le monde sont faux. Et ils ont quelque chose en commun, c’est d’embellir les situations économiques, souvent catastrophiques. Il existe une manière encore plus discrète de rendre ces chiffres encore plus fabuleux. C’est de trouver un souffre-douleur, un « boutoukou », un « Mougou », un « Belge » comme on le dit dans le milieu de la finance à Wall Street, un pigeon qui ne pige rien à qui on va attribuer des chiffres tout aussi faux, mais à l’inverse.

Pour comprendre comment les chiffres des statistiques ne correspondent à rien du tout, posons 2 questions très simples pour l’année 2011 : 1- Quels sont les 10 pays les plus riches du monde ? 2- Quels sont les 10 pays les plus pauvres du monde ? Pour être certains que nous n’allons pas demander à des communistes de la Corée du Nord et l’autre à la Suisse, avec des réponses contradictoires, posons ces questions à 3 organismes dans la même ville : Washington. Et ces organismes sont : La Banque Mondiale (BM), le Fond Monétaire Internationale (FMI) et la CIA avec son fameux World Factbook. Le World Factbook est une sorte d’Almanach que le centre pour l’espionnage extérieur américain : la CIA publie chaque année en présentant pour chaque pays, la situation politique, économique et militaire.

A la première question, ces 3 organismes n’arrivent pas à se mettre d’accord. Chacun d’eux a une idée différente sur les 10 pays les plus riches du monde. A la deuxième question, SURPRISE ! Ils sont tous unanimes de dire que ce sont les pays africains qui sont les plus pauvres du monde.
Je vais vous expliquer pourquoi ces organismes mentent sur l’Afrique.

En voici 3 raisons principales :

a) source des données : dans la réponse à la première question, les données sont fournis par chacun des pays. Alors que ces organismes ne prennent jamais au sérieux les chiffres communiqués par les pays africains. Ils fabriquent alors dans leurs cuisines de Washington, par supposition et extrapolation, les chiffres sur l’Afrique.

b) Incohérence des faits : Les pays dits riches, sont ceux qui disposent de toutes les institutions, possible pour traquer les différentes opérations qui vont rentrer dans le calcul du PIB. Alors qu’en Afrique, le manque de ressources fait souvent qu’il n’existe même pas le département de statistiques dans certains pays.

c) unanimité biaisée sur l’Afrique : La conséquence logique aurait donc été que ces 3 organismes soient d’accord entre eux pour déterminer les pays les plus riches et être divergents là où les chiffres font défaut justement. Or on constate plutôt que c’est le contraire qui se passe sous nos yeux, sans que quelqu’un puisse s’indigner d’un tel mensonge brute, mal agencé et trop évident.

Cette unanimité sur l’Afrique est suspecte et nous indique à croire que la décision de mettre l’Afrique au bas de l’échelle ne résulte d’aucun chiffre remonté depuis les territoires, mais d’une simple supposition et ajustement, de la part des gens qui n’ont jamais mis les pieds en Afrique et qui ne la connaissent qu’à travers des films racistes qui peignent une Afrique toujours sauvages et où les animaux sont mille fois plus importants que les humains.

La plupart de ceux qui élaborent depuis Washington des chiffres sur l’Afrique, sont des racistes blancs qui ont besoin d’une Afrique pauvre pour justifier l’existence même de l’institution qui les paye. Alors on abonde à outrance, dans le sens des fantasmes de la supériorité raciale, avec une Afrique à terre qui signifierait le triomphe de la race de celui qui élabore ces chiffres.

LE RIDICULE DES AFRICAINS QUI VIVRAIENT AVEC MOINS D’UN DOLLAR PAR JOUR

La sommité de la stupidité des pseudo-experts sur les statistiques mondiales est cette boutade des africains qui vivraient avec moins d’un dollar par jour. Un tel chiffre est complètement farfelu et ce, pour plusieurs raisons :

ECONOMIE NON MONETARISEE : Ceux qui ont balancé ce chiffre résident à Washington. Et comme ils n’ont jamais mis pied en Afrique, ils ne savent pas que 70% de la population africaine vie dans les villages, que dans ces villages, pratiquant l’agriculture ou l’élevage de subsistance, quelqu’un peut passer facilement une semaine et pourquoi pas un mois sans toucher à l’argent, sans que cela signifie mourir de famine. Alors qu’à Washington on peut crever de famine si on n’a pas quelques pièces pour acheter le Hamburger.

DENOMINATEUR COMMUN DANS LA COMPARAISON : Ceux qui ont dit que l’Africain vit avec moins d’un Dollar ont appliqué uniquement leurs vérités et n’ont minime-ment pas pris en compte la réalité très différente africaine. Ainsi, puisque l’Africain de toutes les façons, mange 2 ou 3 fois par jour, cherchons à attribuer une valeur à son plat. Lorsque je suis dans les villages camerounais, qu’ils soient de la forêt ou de la savane, le petit déjeuner normal pour la population consiste à un plat de bouillon avec la viande de brousse, pangolin, antilope, biche, crocodile etc. Question : En comparant la qualité de nourriture mangée par un habitant de ces villages et un habitant de Washington on peut déjà conclure qu’à Washington, il faut être un millionnaire pour manger une biche sauvage, sans OGM. En effet, un kilogramme de biche élevée importée d’Afrique du Sud coûte 43 dollars. Un kilogramme de biche ou d’antilope, sauvage dit de brousse coûterait le double, c’est à dire environ 90 dollars. Et comme le plat du petit déjeuner africain est fait d’environ 600 grammes de cuisse ou d’épaule, on peut dès lors conclure que l’habitant du village camerounais au petit déjeuner, consomme pour 50 dollars seulement en viande, sans compter son manioc BIO et le vin de raphia bio qui l’accompagnent, sans aspartame, sans sucre ajouté, ou l’eau naturelle puisée à la source pure du coin. Au même moment, l’habitant moyen de Washington a pris son petit déjeuner avec un menu hamburger dans une restauration rapide, avec une viande, qui est hachées (écrasée), comme si on n’avait pas de dents, pour la seule vraie raison de ne pas révéler qu’il ne s’agit que des déchets de viandes, des graisses qui auraient dû partir à la poubelle, si c’était en Afrique. Sur la base de ce dénominateur commun de la valeur et de la qualité des aliments qui sont digérés par un américain et un camerounais, on peut dire que le premier mange des déchets de nourriture pour 5 dollars au petit déjeuner alors que le camerounais mange pour 50 dollars d’une nourriture bien génuine. C’est à dire, 10 fois plus cher. Question : qui est le pauvre entre celui qui mange les déchets de viande et l’autre qui mange de la viande sauvage de premier choix ?

LA QUALITE DE LA VIE :

Est-il mieux d’avoir les meilleurs médecins du monde et vivre dans un endroit pourri pour travailler toute sa vie pour payer ces médecins pour nous ramener à l’équilibre ou bien de vivre dans un endroit où il n’y a aucun médecin, aucun hôpital, mais en échange, aucune pollution, aucun stress, aucune contamination alimentaire ?

Est-il mieux de vivre entouré de milliers de dentistes avec une alimentation aussi pauvre qui fait pousser les dents de toutes les parts et on est obligé de s’endetter pour payer ces dentistes pour corriger la nature polluée par les humains ? Ou bien de vivre dans un endroit sans dentiste, mais où l’alimentation naturelle à base des fibres restitue naturellement une des meilleures dentitions du monde avec des dents toujours blanches ? Pendant des années, j’ai été convaincu que nous étions les plus pauvres de la terre, parce que nous ne pouvions manger de la nourriture importée (de France), nous ne pouvions aller chez un médecin etc.

C’est avec le temps que dans mon propre pays, le Cameroun, en observant ceux là dit de la petite bourgeoisie, considérés des « évolués » parce qu’ils ne mangeaient pas nos nourritures de pauvres, mais essentiellement des produits importés de France, que j’ai compris qu’ils avaient paradoxalement toutes les maladies que nous du bas peuple ne connaissions pas : cholestérols, maladies cardiovasculaires, les yeux pour les enfants, les dents etc. Nous étions comme des végétariens forcés. Mais c’est en comparant cette vie supposée de grande misère avec celle des pauvres américains qui n’ont jamais accès au légume, pas de fruits, que j’ai compris que nous étions des pachas. Cette classe pauvre américaine se nourrit essentiellement de graisse et du sucre. Certains ne savent même pas c’est quoi le légume. Le seul légume qu’ils connaissent c’est la salade. Or la science biologique nous atteste que la salade comme la plupart des légumes crus est complètement inutile à l’organisme de l’humain, parce que nous sommes des omnivores et non des herbivores.

Ainsi, l’estomac humain prend les feuilles de salade et les renvoie directement aux excréments, sans aucun apport dans le corps humain. Curieusement, cette feuille de salade que les firmes de restauration rapide américaines mettent dans leur hamburger sera pour la plupart, le seul légume qu’ils vont vanter d’avoir manger durant un mois. C’est comme cela que cette classe moyenne africaine qui veut copier même l’alimentation des européens, en mangeant la salade en entrée comme pour faire chic, renonce sans le savoir à des légumes riches du terroir africain qu’ils appellent par ignorance : « bourratif », et ils sont ainsi exposés sans s’en rendre compte aux mêmes nombreuses maladies que les occidentaux, avec l’aggravante qu’ils n’ont pas le même nombre de médecins à disposition, encore moins d’hôpitaux. Certains sont allés même jusqu’à renoncer à l’huile de palme, principale source de vitamine A et D depuis des siècles en Afrique. Et le plus curieux de toute cette histoire est que c’est sur eux et uniquement sur eux que les pseudo-experts de Washington vont baser toutes les statistiques en extrapolant les données à la population totale, alors que dans l’ensemble, les autres sont plus en santé qu’eux, même sans hôpital. Cette majorité paysanne meure plus à cause de la malaria que de la crise cardiaque ou de l’asthme.

L’ESPACE :

Il est curieux de se rendre compte que l’Africain qui est supposé vivre avec moins d’un dollar par jour, dispose d’un espace vitale 10 fois supérieur à l’Américain moyen. En Afrique, il y a un mot pour désigner les maisons exiguës en occident : les « boites de sardines ». C’est tout simplement pathétique de savoir que les 70% des africains qui vivent dans les villages et qu’on définit comme les plus miséreux au monde ont une richesse qui n’est jamais comptabilisée dans les 1 dollar par les pseudo experts de Washington et c’est l’espace à leur disposition, c’est l’espace de vie. S’ils ne pèsent pas 200 kg, ce n’est pas parce qu’ils ne mangent pas assez, mais bien parce qu’ils marchent beaucoup et pour marcher, il faut avoir une surface conséquente à disposition, il faut avoir un grand espace, ce que les autres qui vivent avec plus de 5 dollars, n’ont pas.

LUMIERE :

Les africains ne savent pas mais la Lumière est une richesse. Elle est si présente partout en Afrique qu’on oublie même qu’il y a des peuples qui n’en ont pas suffisamment, surtout en occident, notamment en hiver. Et pour savoir que la lumière est une richesse, il faut remonter à l’empereur romain Jules César né le 13 juillet de l’an 100 avant notre ère et mort probablement le 15 mars 44 de notre ère. C’est l’empereur romain, bête noire des chrétiens, parce que c’est celui dont les documents historiques retraçant son règne, supposé être celui sous lequel naît Jésus ne donne aucune trace de l’existence tout au moins jusqu’en l’an 44 de notre ère d’un monsieur appelé Jésus. C’est ce qui fera dire au pape Benoît XVI dans le deuxième tome de son livre « Jésus de Nazareth » qu’on s’est trompé sur l’âge de Jésus. Et selon vous de combien d’années ? De 44 ans bien sûr. Quelle étrange coïncidence avec l’année de la mort de Jules César !

Revenons à Jules César dont nous savons presque tout. C’était un écrivain, un penseur très futé, avant d’être politicien. Il est le premier à donner une valeur économique à la lumière, tout au moins, à celle qui entre dans la maison. Il va ainsi créer un impôt qu’il appelle : « Ostiarium » pour taxer les portes et les fenêtres en fonction de leur grandeur et de leur nombre dans une maison. Pour Jules César, la richesse d’un citoyen se reconnaît et se mesure en fonction de la quantité de lumière qui entre chez lui. C’est le tout premier impôt sur le revenu. Le revenu symbolisé par les fenêtres et les portes.

Au 17ème siècle, juste après la fin du moyen-âge, ce sont les Britanniques qui vont pour la première fois apporter un correctif à l’impôt de Jules César et dire qu’une porte ne peut pas être considérée comme une richesse car on est quand même obligé de rentrer chez soit et surtout que de la porte n’entre pas beaucoup de lumière. Le roi Guillaume III en 1696 va introduire l’impôt sur la fortune tout simplement en se basant sur la quantité de lumière qui entre dans une maison à travers ses fenêtres, parce que si vous habitez un 9m2, il est évident que vous ne serez pas préoccupé d’y mettre 4 fenêtres. Parce que plus vous êtes pauvres, moins vous vous préoccupez de la lumière qui entre dans votre maison et plus vous êtes riches et plus cela devient une exigence, une priorité avoir de la lumière à la maison. Cet impôt sera progressivement introduit dans plusieurs pays européens. Par exemple, en France, c’est à partir de la Révolution Française qu’on va instaurer cet impôt qui va créer comme conséquence immédiate une spécificité française : les toilettes sans fenêtre. Si dans toute l’Europe, les toilettes sont avec le salon la pièce la plus aérée, en France, c’est encore de nos jours la pièce où la lumière n’entre pas, et donc, pas d’oxygène. Une autre conséquence ce sont les toits au dessus desquels il y a des ouvertures pour l’aération, parce que ce genre d’ouverture n’étant pas une vrai fenêtre, pouvait laisser passer la lumière sans être prise en compte par l’administration fiscale. Le Royaume Uni va abolir cet impôt en 1851, en France en 1926 et dans tous les autres pays européens, sur la pression des médecins qui avaient constaté l’apparition du rachitisme, parce que sans lumière, pas de vitamine D et sans vitamine D, pas de croissance.

L’Afrique a une richesse qui n’est pas prise en compte par les spécialistes des statistiques. Le plus ridicule de tout ça est lorsque certains africains, vont copier la France et le Royaume Uni jusqu’à leur bêtise comme les toilettes sans fenêtres un peu partout en Afrique francophone. C’est à dire qu’on est à tel point manipulé qu’on renonce volontiers à une richesse qu’on a : la lumière.

MAIS POURQUOI CES MENSONGES SUR LES STATISTIQUES AFRICAINES ?

La réponse la plus cynique est dite par Alexandre Delalgue, professeur d’économie à Saint Cyr dans un article publié le 13 janvier 2013 avec le titre aussi évocateur : « L’Afrique va mieux qu’on ne le pense » il explique pourquoi on continue de raconter des mensonges sur l’Afrique. Dans un chapitre intitulé : « Ce que nous croyons savoir est faux », il écrit:

« Tous les discours tenus sur l’Afrique sont fondés sur des données statistiques totalement fausses. (…) Cette illusion perdure parce qu’elle arrange beaucoup de monde. Les économistes (occidentaux) du développement, qui ont passé leur carrière à analyser les différences de parcours et expliquer le sous-développement africain, n’ont pas tellement envie de reconnaître que tous leurs travaux n’ont été en fait que du commentaire de bruit statistique. Les gouvernements bénéficiaires de l’aide internationale n’ont pas tellement envie de reconnaître que leur pays est plus prospère qu’on le croyait, car cela risquerait de réduire des flux d’aide importants pour le budget de l’Etat; Les organismes donateurs n’ont pas très envie de reconnaître que leurs décisions d’allocation de l’aide internationale ont été fondées sur des statistiques totalement fausses ».

Dans un autre article très ironique et humoristique publié le 27/02/2008 avec le titre : « Quand l’Afrique s’éveillera, la France l’enverra se recoucher », l’économiste Hugues Serrat, explique pourquoi les économistes occidentaux s’obstinent à publier les faux chiffres sur l’Afrique avec ces termes :

« On aimait bien les Chinois lorsqu’ils étaient pauvres. Mais ces irresponsables se sont enrichis (…) Franchement, c’est à vous dégoûter de prendre d’assaut les rues de Seattle si, dans un bel ensemble, les pauvres d’hier passent leur temps à s’enrichir, rendant nos discours de principe aussi creux qu’une assiette à potage. Il nous reste pourtant, et c’est assez réconfortant face à tant de désespérance tiers-mondiste, l’Afrique et ses difficultés chroniques (…) Traversé de conflits ethniques, pré carré de nos multinationales et de nos organisateurs de rallyes automobiles, écrasé par les pandémies, brisé par la désertification, le continent noir reste indéfectiblement fidèle à notre vision de la pauvreté méritante, une pauvreté présumée exogène, western made, naturellement entretenue par notre égoïsme de nantis pâles et obèses. Formidable ! C’est bien simple, sans l’Afrique, que nous resterait-il à exiger de l’OMC, au-delà de la défense de nos propres intérêts face à ceux des Américains, des Néo-Zélandais ou des Polonais ? «(…) L’Afrique a ceci de pratique qu’elle autorise la permanence d’un discours tiers-mondiste obsolète ailleurs dans le monde. Elle nous permet de prétendre que le tropisme antilibéral de la France est un discours de générosité, comme si la fermeture de nos frontières à la bimbeloterie asiatique servait en fait à exiger une amélioration du niveau de vie de l’ouvrier chinois. Que la PAC soit le principal frein à l’émergence d’une agriculture africaine performante n’a pas d’importance, la France pouvant défendre, dans le même souffle grandiloquent, les aides européennes à nos exportations de poulet de batterie et la création d’une illusoire sous-taxe Tobin (…) L’Afrique ne s’est pas encore éveillée. Et des petits pays comme le Botswana prennent un chemin encourageant. Mais qu’elle relève vraiment la tête et on verra ce qu’on verra… La France, que nul n’en doute, saura la rappeler à sa mission de poster boy de la pauvreté éternelle ».

DES PAYS AFRICAINS COMMENCENT A CONTESTER CES STATISTIQUES : LE GHANA

En 2010, le Ghana est le premier pays africain à contester officiellement les chiffres que les pseudo experts de Washington lui attribuaient. Notamment le système du calcul de son PIB, qui, depuis des dizaines d’années, se basait uniquement sur des domaines bien établis comme ses exportations de cacao, ses importations de pétrole et oubliait carrément les nouveaux secteurs en plein essor, comme la télécommunication, l’informatique, la bureautique et la bijouterie. Conséquence ; le nouveau PIB ghanéen a bondi de 60% en 24 heures. Et c’est depuis lors que le Ghana est cité comme étant un exemple de pays stable avec une forte croissance.

CONCLUSION

Est-ce qu’en corrigeant ces faux chiffres des statistiques sur l’Afrique, on peut dire que tout va bien sur le continent ? Bien sûr que non. Sur le plan des vraies statistiques, l’Afrique va plutôt très bien. Mais sur le plan général, les populations ne ressentent pas les fruits de cette évolution, de cette croissance. Parce que la structure économique de l’Afrique est la copie grossière du capitalisme primaire avec ses dérives et toute son inégalité sociale. Ainsi, le fruit de la croissance est confisquée par une poignée d’individus qui arrivent dans de nombreux pays à constituer de vrais cartels empêchant l’éclosion de nouvelles fortunes.

Quelle solution à ce déséquilibre qui s’amplifie toujours plus ? Comment réussir une plus grande redistribution des fruits de la croissance africaine pour sortir le plus grand nombre de nos populations de la misère ?

Les réponses à ces deux questions passent par le complet changement de la composition des nouvelles classes sociales. Une des principales conséquences de l’occupation coloniale avec l’obligation pour les nationaux de ne gagner leur vie qu’à la dépendance d’un patron blanc, c’est à dire l’interdiction aux nationaux d’exercer des activités autonomes, indépendantes et être leurs propres patrons, a fait des africains, des éternels salariés. La quasi totalité des africains qui font des études supérieures pensent par erreur que leur réussite professionnelle dans la vie passera forcément par la chance de décrocher un bon poste comme haut fonctionnaire ou comme cadre dans une entreprise multinationale. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’aucun salarié ne s’enrichit. Lorsqu’on regarde le classement des millionnaires américains, le détail sur leur vie nous révèle ensuite que 70% sont faits des gens qui se sont battus en créant leurs propres entreprises, souvent en partant de rien, alors que les restant 30% sont des personnes ayant hérité de grandes fortunes. Dans ces chiffres, il n’y a aucun salarié.

En Afrique, la croissance fait profiter surtout aux entreprises multinationales présentes, puisque les nationaux sont pour la plupart des salariés dans ces entreprises. Mais pourquoi, les salariés ne peuvent pas devenir riches ? Pourquoi, les Africains qui partent chercher du travail en Occident ne pourront jamais devenir riches ?

Il y a un calcul arithmétique du niveau des enfants de 11 ans, de l’école élémentaire, que tous les économistes connaissent, mais qu’ils ne rendent jamais publique, pour ne pas froisser les nombreux salariés dans le monde. Je vais vous le dévoiler. Et si vous êtes salarié, assayez-vous bien dans votre fauteuil et écoutez-moi.

Supposons que vous gagnez un salaire de 100.000F CFA par mois. Cela vous permet d’empocher un pactole de 1,2 million par an. Et au bout de 5 ans, votre employeur vous aura remis la somme totale de 6 millions de Francs. Grâce à cet argent vous devez vivre, payer vos factures, envoyer les enfants à l’école, rembourser vos traites sur la voiture, les meubles. Si vous pensez que ce travail vous permettra de devenir riche un jour, parce que vous réussirez à économiser pour avoir le capital à investir dans une activité économique, le maximum que vous pouvez réaliser c’est une épargne moyenne de 10% de votre salaire. Car en économie, Épargne = Investissement. Vous ne pouvez investir que ce que vous êtes en mesure d’épargner. Question : en 5 ans, combien de temps mettrez vous à économiser le montant que la totalité de votre salaire vous donne en 5 ans ?

En d’autres termes, le montant total de votre salaire pendant 5 ans est le maximum que vous pouvez rêver économiser un jour pour vous constituer un vrai capital pour démarrer votre propre entreprise. Toute la question reste de savoir en combien de temps réussirez-vous à économiser cette somme de 6 millions de FCFA ? Réponse : 50 ans. Et c’est ce chiffre de 50 ans qui est la preuve que le salarié n’a que l’illusion qu’un jour il va s’en sortir, il va épargner suffisamment pour se lancer dans une activité. En réalité, il s’installe sans se rendre compte dans une logique d’un outil qui contribue à huiler le système afin qu’il marche très bien. On peut rapporter ce calcul à n’importe quel salaire même en Euro.

Par exemple, si vous touchez 1500 euros par mois. En une année, vous aurez touché 18.000 Euros. En 5 ans vous aurez touché 90.000 Euros. En épargnant les 10% de ce montant chaque mois, combien de temps mettrez vous pour réunir le montant de 90.000€ devant vous servir à constituer un vrai capital pour démarrer une activité indépendante ? 50 ans. En comparaison, Mme Bettancourt en France avait déclaré en 1990 un revenu de 2,5 milliards d’Euros. En 2010, c’est à dire 20 ans plus tard, son revenu était de 25 milliards de dollars. Ceci n’est possible que pour les possesseurs de patrimoine et non de salaire. Parce que lorsque vous jouez plutôt sur la fortune, même un petit taux de rendement de 5% par an se révèle être un pactole. Parce que le 5% est appliqué à un capital qui ne disparaît pas, alors que le salaire disparaît aussitôt qu’il est consommé. Lorsqu’on dit d’épargner 10%, on veut au fait dire que la partie du salaire qui n’est pas consommée, qui n’est pas détruite.

Si vous êtes un petit entrepreneur et vous vendez au détails les arachides au marché central, le sac de 25 kg est votre capital. Au bout d’un certain temps, vous serez en mesure d’acheter 2 sacs, c’est à dire que votre capital s’est doublé.

Le salarié ne connaît pas cette forme de croissance fulgurante, parce que 90% de son capital de mise est détruit tous les mois. Les 10% restants ne participant pas à la création de richesse, attendra donc, 50 ans pour avoir le même revenu qu’un entrepreneur avec les mêmes bases gagnera en 2 ans. Ces mêmes calculs peuvent être appliqué à Bill Gates avec la croissance exponentielle de son revenu au bout de 20 ans.

Quelques soient les statistiques vraies ou fausses sur le continent africain, si les jeunes ne deviennent pas en masse des patrons, afin de former demain la vraie classe moyenne du continent, dans les prochaines années à venir, les fruits de la croissance du continent ne feront pas profiter à grand monde.

L’image du continent africain ne sera améliorée que grâce à l’existence de très nombreuses personnes dédiées complètement à la création de la richesse. C’est la condition incontournable pour que la contre-offensive africaine, la riposte contre les ennemis de l’Afrique ne soit pas juste du bavardage inutile.

Les prédateurs de l’Afrique ont certainement le plan de diviser le continent en 150 pays, afin de mieux le contrôler. Après la phase du conditionnement psychologique avec l’aide des faux chiffres tous négatifs sur l’Afrique, on est passé à la phase « 2 », celle qui consiste à utiliser la religion pour déstabiliser ces pays, avant de les diviser ensuite an républiques confessionnelles où chacun aurait son cerveau plus occupé à lire et relire un seul livre : le coran ou la bible.

Mais tout cela peut être voué à l’échec si les africains eux-mêmes sont capables de comprendre le bluff qui accompagne les relations internationales et cesser de ne voir leur continent qu’en termes de problèmes, de guerres, de maladies, de famine et maintenant, de terrorisme. Après avoir compris les enjeux et les mensonges de chacun, il restera l’éternel travail, la sueur du front, pour changer la donne, car ce sont les inventeurs africains, ce sont les créateurs africains de richesses qui seront en mesure demain d’écrire notre page à nous de la nouvelle histoire de l’Afrique.

Pour y parvenir, notre jeunesse africaine doit avoir le courage de tourner définitivement le dos au salariat, au travail subordonné, pour s’installer dans une logique de protagoniste pouvant peser dans les choix économiques et donc, politiques du pays. Et en ce moment là, nous aurons le plaisir de laisser les prédateurs d’hier continuer à faire du bruit.

Dans mon village de Batié au Cameroun, il y a un proverbe qui dit que « dans la savane, ce sont les arbres morts qui en tombant font trop de bruit, parce que les plantes qui germent pour former la forêt qui étouffe de vitalité, ne font aucun bruit ». Nous ne répondrons pas aux fausses statistiques en fabriquant d’autres encore plus fausses pour les contrecarrer, mais en travaillant, dur, dans la discrétion, pour faire avancer tout le monde ensemble, sur notre continent et multiplier ces plantes qui vont germer pour former cette forêt qui va très bientôt étouffer de vitalité.

Jean-Paul Pougala
(ex-domestique de maison)

Douala le 30 Septembre 2013
(republié sur un vol entre Genève et Nice le 07/10/2019)

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