WERRASON ACCUSE LA FRANCE DE COMPLOT ET SABOTAGE
Le concert de l’artiste congolais, programmé avant celui du rappeur camerounais Valséro au Zénith de Paris , a été renvoyé sous prétexte des mesures de confinement, puisqu’il revenait de l’Afrique avec son équipe. Ensuite, il a été purement et simplement annulé par la préfecture de police de Paris pour des mesures de sécurité.
Une décision qui a fait sortir Werrason de ses gongs pour accuser les autorités françaises d’avoir « saboté» son spectacle . C’est la troisième fois que ses concerts sont annulés en dix ans face aux menaces de troubles proférées par des militants radicaux d’opposition de la diaspora congolaise . « Si aujourd’hui, notre président de la République se décide et tape du poing sur la table, cette affaire sera décantée, estime le chanteur Werrason. On ne peut pas s’amuser à verrouiller l’espace culturel en France aux artistes congolais. Les jeux de la francophonie sont prévus l’année prochaine ici, mais comment allons-nous appuyer cela quand la France nuit déjà à notre culture. Ce qui s’est passé est une injustice. », dénonce Werrason lors d’une conférence de presse tenue dans un hôtel à Kinshasa.
« J’ai prévu ce concert pour la paix, pour réconcilier les artistes congolais et la diaspora. Voilà pourquoi j’ai même invité d’autres grandes figures de la musique congolaise à voyager avec eux et à se produire en France. Une façon d’ouvrir la piste », explique-t-il.
Werrason est en colère également contre ses détracteurs qui l’accusent d’être proche du pouvoir en place. L’artiste s’estime aussi victime d’une diaspora qu’il considère comme d’éternels opposants. En 2011 déjà, deux de ses concerts parisiens avaient été annulés face à des « menaces de troubles graves à l’ordre public ».
La préfecture de Paris a justifié sa décision en arguant que le grand concert de Werrason qui devait se tenir samedi 25 juin au Zénith, présentait des « risques de troubles graves à l’ordre public et d’atteinte à la sécurité des spectateurs », notamment avec des menaces des manifestations d’opposants radicaux au régime en place.
Werrason a déjà fait, à plusieurs reprises, l’objet de violentes contestations à l’annonce de concerts en France qu’il a finalement annulés face aux menaces de troubles, notamment les 19 février et 26 mars 2011, respectivement à l’Elysée Montmartre à Paris 18ème et au Théâtre du Gymnase à Paris 10ème.
Il faut rappeler que le concert de Fally Ipupa, aussi considéré comme proche du pouvoir, le 28 février 2020, à Accor Hôtel Arena à Paris 12ème, a été émaillé de troubles graves à l’ordre public. 44 véhicules particuliers, 132 deux-roues et 4 utilitaires ont été dégradés par incendie et 60 personnes ont été interpellées.