YANNICK NOAH JOUE AU CLOWN ET NON AU COQ QUAND IL Y A DES CRISES AU CAMEROUN
YANNICK NOAH FAIT LE PITRE AU LIEU DE FAIRE LE COQ QUAND IL S’AGIT DU CAMEROUN…
Des Camerounais, compatriotes, frères et soeurs, du seul Français vainqueur de Roland-Garros, mouillent le maillot à Paris sur des questions graves, cruciales et decisives, concernant le Cameroun : enfants et femmes exécutés de façon sauvage par des militaires dans l’Extrême-Nord, des enfants meurent faute de forages dans la même region, une crise inedite de réfugiés et de déplacés resulte de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des femmes pauvres, ayant accouché par cesarienne sont sequestrees dans des hopitaux faute de pouvoir régler les frais…Yannick Noah, très engagé dans divers domaines en France, reste muet comme une corde de raquettes.
Le Cameroun, pays de records dans le football africain, de Zacharie Noah, vainqueur de la Coupe de France comme bien d’autres goleadors, de Mbappé Lepee, Nkono, Milla et Eto’o, se saborde en mondovision, non en mesure de livrer à temps des stades pour une Can 2019 attribuée en 2014. Yannick Noah oublie d’imaginer une pastille ou un sketch Ya bon banania, pour denoncer ou dans son style, brocader cette situation au mieux affligeante au pire ubuesque. Et pourtant, le poids des mots du sportif d’exception contrebalancerait le choc des photos de ces infrastructures inachevees.
Mais, aussitot que surgit une bronca d’une partie de l’opinion suite au choix du nouvel equipementier, Le Coq Sportif, après la fin du contrat avec Puma, le capitaine victorieux de la Coupe Davis et encadreur des Lions indomptables, chope un casque colonial et joue à Pepe le Moko pour défendre la banniere de son equipementier historique. Original comme un caricaturiste du temps » béni » des colonies que regrettait Michel Sardou, il termine son sketch pedagogique par l’evocation consacrée de la sorcellerie. En général, il n’y a pas meilleur synonyme pour l’Afrique. Pas d’interêt, pas d’action ?
Si Yannick Noah, pourtant si intelligent et fin, engagé et opiniatre, deployait la moitié de l’energie qu’on lui connait dans divers causes et engagements comme aux cotés de Segolene Royal et dans les banlieues pour la promotion du tennis, pour des questions liées au Cameroun, il serait de ce beau Coq qui a balayé tout sur son passage à Roland-Garros en 1983. Et comme d’autres figures de la diaspora camerounaise en France, sa modeste voix contribuerait à faire avancer tant de causes, interpeller nos dirigeants, favoriser une conscience citoyenne et pourquoi pas nous faire sortir du cancer du tribalisme. C’est pas sorcier…
Abdelaziz Mounde Njimbam